
Le sociologue Henri Bergeron vient d'être nommé doyen de l’École d’affaires publiques de Sciences Po. Ses recherches portent sur les dynamiques de l’action collective s'épanouissant dans les politiques publiques, et dans les organisations, en particulier dans les domaines de la santé, de l’autonomie, du handicap et des addictions. Il s’intéresse à la manière dont les acteurs coopèrent pour produire des biens et services ou transformer des institutions.
Après avoir expliqué la singularité des choix français en matière de politiques des addictions, il a analysé, avec Constance Nathanson de l'Université de Columbia, le scandale du sang contaminé, mettant en lumière des approches différentes adoptées par la France et les États-Unis face à une situation pourtant comparable.
Le livre Sociologie politique de la santé -coécrit avec Patrick Castel- propose une lecture critique de la recherche en santé, en soulignant l'oubli des dimensions politiques, institutionnelles et organisationnelles. Les auteurs valorisent des travaux, principalement anglo-saxons, et abordent des thèmes comme les mouvements de patients, les politiques de santé et l’organisation des soins.
Dans son dernier ouvrage avec P. Castel, Henri Bergeron insiste sur la complexité organisationnelle des sociétés contemporaines. Ils proposent le concept d’"Organocène" pour analyser cette sur-organisation et les liens d'interdépendance qui existent entre les organisations et qui rendent si difficiles la transformation des politiques publiques et des entreprises . Ils plaident pour l'élaboration d'un diagnostic sociologique précis, préalable nécessaire aux velléités de changement, plutôt que la mise en œuvre de réponses gestionnaires standardisées.
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