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Le mois de novembre est traditionnellement consacré à Movember dans le monde de la santé. C'est la contraction des mots novembre et moustache en anglais.


Movember est un mouvement de prévention santé lancé il y a vingt ans, qui a pour but de sensibiliser le grand public et de lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines. Il se déroule chaque année en novembre, invitant traditionnellement les hommes à se laisser pousser la moustache.


Pour évoquer Movember et plus particulièrement la lutte contre le cancer des testicules, qui représente en Suisse 2% des cancers chez l'homme, notre podcast santé accueille le Docteur Durrsim Ramadani, médecin agréé adjoint de l'unité d’urologie au GHOL, à l’Hôpital de Nyon. Il est accompagné de Romain, 28 ans, qui a été soigné pour un cancer des testicules et nous apporte son témoignage patient.


Le cancer des testicules touche plus particulièrement les personnes jeunes, les patients ont majoritairement entre 20 et 40 ans. La prévalence est plus élevée dans cette tranche d'âge mais ce n'est pas le cas dans tous les pays développés, par exemple au Japon où le taux d'incidence est très bas. C'est le cancer malin le plus courant chez les jeunes de 15 à 35 ans, il est rare après l'âge de 50 ans. En Suisse, on dénombre près de 500 nouveaux cas par an et dans 85% des cas, les patients ont moins de 50 ans lorsque le diagnostic est posé. Il représente 5% de toutes les tumeurs urologiques et c'est la première cause tumorale de décès chez l'homme jeune. Les chances de guérison du cancer des testicules sont souvent bonnes, même à un stade de diagnostic avancé. Surtout, il n’y a pas forcément de corrélation avec leur hygiène de vie comme l'explique Romain : on peut être sportif, boire peu, ne pas fumer, et être atteint par cette maladie… L'un des facteurs connu est la cryptorchidie, il est très important de la traiter car 7 à 10% des patients concernés vont développer par la suite un cancer des testicules.


Le témoignage de Romain permet de comprendre comment peut apparaître ce cancer, avec l'observation d'une masse sur le testicule, en remarquant à la douche quelque chose de plus dur, irrégulier, anormal. L'échographie permet de vérifier cette masse et si le diagnostic est inquiétant il s'agit alors de consulter un urologue en urgence. L'opération arrive très vite et le don de sperme doit être effectué très rapidement, avant l'ablation du testicule. Il s'agit ensuite de débuter la chimiothérapie si nécessaire et faire remonter son immunité.


Romain est l'exemple même de la personne qui "part au combat" contre le cancer et, un an après son opération, il s'est fixé un objectif sportif très élevé : courir un marathon pour la première fois de sa vie tout en faisant une collecte de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer, afin de soutenir toutes les personnes qui souffrent du cancer et de transmettre un message de prévention sur le cancer des testicules, qui est un des moins connus. C'était important pour lui de sensibiliser les jeunes car on ne pense pas forcément à souffrir d'un cancer entre 20 et 40 ans.


C'est un cancer qui est peu symptomatique : le patient va au mieux sentir une masse. C'est pourquoi le médecin urologue conseille de réaliser une auto palpation, en général une fois par mois sous la douche lorsque la bourse est plus relâchée, cela facilite la palpation du testicule. Si la personne touche une induration ou augmentation de la masse du testicule, il s'agit ensuite d'en parler rapidement à son médecin traitant. Malgré une certaine pudeur ou retenue masculine, cette sensibilisation sur les sujets de santé masculine comme l'auto palpation est fondamentale à l'occasion de Movember.


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