La première réanimation, c’est le cordon intact EP178

Dans cet épisode, j’ai envie de remettre les pendules à l’heure. Non, retarder la coupe du cordon n’est pas un bonus. Ce n’est pas un petit cadeau qu’on fait aux parents « si c'est possible ». C’est un droit. Le droit du bébé à rester relié à la vie, au soutien, à son placenta, qui continue à jouer son rôle après la naissance.

Je vous parle ici d’une naissance à l’hôpital que j’ai accompagnée récemment. Tout allait bien jusqu’au moment où l’équipe, poussée par l’habitude, la peur et les automatismes, a décidé de couper le cordon immédiatement, sans explication, sans regard, sans laisser le temps au bébé de s’adapter. Pourtant, l’OMS recommande clairement de ne pas couper le cordon prématurément, même en cas de réanimation. C’est même le premier geste de réanimation.

J’ai vu trop de bébés privés de ce lien vital. J’ai vu des parents dépossédés de ce moment. J’ai vu des pratiques hospitalières ancrées dans des croyances plutôt que dans la physiologie. Et je me suis sentie impuissante. En colère. Parce qu’on sait. On a les données, les preuves, les recommandations. Et pourtant… on continue à faire comme avant.

Dans ma pratique à la maison de naissance, le cordon n’est jamais coupé avant que ce soit le bon moment. J’ai vu des bébés revenir doucement à eux, respirer, se colorer, être soutenus grâce à ce lien intact. Même en cas de besoin d’aide, on peut agir près de la maman.

Et pourtant dans beaucoup de maternités, il faut encore qu’un chef de service ose remettre tout ça en question pour que les choses changent. Et ça prend du temps. Parfois des décennies. Mais on ne peut pas attendre encore. Il est temps d’agir, de remettre le bébé au centre, et de changer le paradigme autour de la naissance.

📌 Ressources citées dans l’épisode