
Parmi toutes les ressources qui
sont à notre disposition pour prendre soin de nous, la nature me paraît
première dans la perspective de la naturopathie.
En effet, le terme naturopathie a
une origine anglophone : nature’s path, le chemin de la nature. C’est l’américain
Benedict Lust qui a proposé et breveté ce terme en 1902.
On peut reconnaître une autre
origine, gréco-latine : de natura, la nature, et pathos qui
évoque deux choses, à la fois la passion, qui éloigne de la raison et de l’équilibre,
et que l’on retrouve dans le pathologique, mais aussi le fait de ressentir,
comme dans l’empathie ; j’aime beaucoup ce deuxième sens qui nous invite à
ressentir la nature, en nous et autour de nous. La naturopathie serait alors le
chemin du ressenti de la nature ou, comme Hippocrate l’évoquait en son temps,
le chemin qui suit la nature guérisseuse.
Si on va plus loin dans l’étymologie,
natura vient de nascere qui signifie naître. Natura veut
ainsi dire « ce qui est perpétuellement en train de naître ». Suivre
la voie de la nature revient alors à intégrer pleinement le cycle de la vie en
soi et se donner de naître à chaque instant. Quel beau programme de santé !
Alors oui, la nature a une place
particulière dans la naturopathie. Et on commence à comprendre aujourd’hui qu’elle
est une véritable ressource, précieuse et soutenante pour notre santé.
En même temps, il y a cette idée
étrange que nous avons que la nature est à l’extérieur de nous. On y va pour se
balader, comme si la nature ne faisait pas partie de notre vie de tous les
jours. Or, nous sommes cette nature qui n’est donc pas à l’extérieur, mais en
nous et partout ! Même en ville, le vivant s’exprime ; il y a des
parcs, des arbres, des oiseaux, des insectes…
En quoi la nature nous fait du
bien ? Des études scientifiques récentes ont montré que la proximité d’espaces
naturels préservés coïncide avec une meilleure santé, moins de maladies de civilisation.
Les effets des bains de forêt sont clairement validés : meilleure
immunité, baisse du cortisol (l’hormone du stress), normalisation des fonctions
cardiaque et nerveuse. L’effet de la mise à la terre (grounding) agit sur l’inflammation,
avec des bénéfices sur l’ensemble de l’organisme. Cela correspond à des effets
sur le plan physique ; mais les effets se font aussi ressentir au niveau
psychique : plus de confiance, plus d’autonomie, sentiment d’appartenance
à la famille du vivant qui favorise le sentiment de sécurité, l’empathie, l’optimisme
et aussi la créativité.
Se connecter à la nature est en
fait très simple : s’asseoir dans la nature, auprès d’un arbre, dans un
parc, dans son jardin et ne rien faire ; cela suffit.
S’asseoir et ne rien faire… quel
défi ! Reconnaissez d’abord que vous l’avez déjà vécu, que c’est donc
possible. Et choisissez de le vivre à nouveau. Prendre chaque jour un temps
pour vous en nature, c’est vous offrir un bain de jouvence. Vous pouvez même l’imaginer.
Et par la magie des neurones miroirs, vous allez déjà accéder à une transformation
de votre état intérieur, comme si vous aviez réellement passé un moment dans un
paysage ressourçant, comme je vous le propose dans un voyage olfactif à la
rencontre de son espace ressource que vous trouverez sur mon site internet .
Après un moment de connexion à la
nature, je vous invite à observer ce qui a changé en vous et de le noter dans
un carnet qui recueillera le témoignage du chemin de votre perpétuelle
naissance avec la nature.
Et peu à peu, au fil du chemin,
peut-être découvrirez-vous que la nature enseigne. Elle donne accès à la
connaissance qui est différente du savoir qui s’apprend. La connaissance est là
de manière spontanée. Se connecter à la nature, c’est ouvrir ce grand livre du
vivant et être enseigné. La nature vient révéler ce que l’on sait déjà, sans savoir
qu’on le sait. Il y a là une sagesse profonde, ancestrale, mais bien au-delà de
ça universelle, ontologique, c’est-à-dire une sagesse de ce qui est en essence.