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Comment démocratiser l'accès à une alimentation de qualité pour tous ?

Dans cet épisode du podcast Pépite, nous recevons Boris Tavernier, député écologiste du Rhône. Depuis plus de vingt ans, il explore des solutions pour garantir à chacun une alimentation saine et de qualité, accessible quel que soit le revenu ou le lieu de vie. Avant d’être élu à l’Assemblée nationale en 2024 (après la dissolution), il avait déjà engagé des projets concrets : d’abord à Lyon, avec la création d’un bar-restaurant associatif proposant des produits bio et locaux, puis avec VRAC (Vers un Réseau d’Achat en Commun), un dispositif pionnier pour démocratiser l’accès à une alimentation durable dans les quartiers populaires. Aujourd’hui, il défend un projet ambitieux : la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA).

 

L’alimentation : un enjeu de société, pour la santé

  • 16 % des Français vivent en situation de précarité alimentaire. Comme le rappelle Boris Tavernier : « Quand on ne peut plus rogner sur rien, on réduit le budget alimentation ».

  • Plus de 40 % des ménages n’ont pas réellement le choix de ce qu’ils mangent, faute de moyens ou d’offre accessible.

  • Le coût du diabète atteint 10 milliards d’euros par an en France, une des conséquences directes d’une mauvaise alimentation.

 

VRAC : un groupement d’achat pour les quartiers défavorisés

Avec VRAC (Vers un Réseau d’Achat en Commun), Boris Tavernier a créé un modèle simple et réplicable : acheter en gros auprès de producteurs bio, puis redistribuer ces produits à prix coûtant dans des épiceries éphémères organisées une fois par mois au cœur des quartiers défavorisés.
Aujourd’hui, VRAC est présent dans 125 quartiers prioritaires en France et en Belgique. Au-delà de l’aspect alimentaire, ce dispositif favorise la mixité sociale, recrée du lien entre habitants et redonne de la dignité à l’acte d’achat, loin de l’image stigmatisante des banques alimentaires classiques — qui sont devenues « les poubelles de la grande distribution ».

 

La Sécurité Sociale de l’Alimentation : un projet de société

Boris Tavernier défend également un projet structurant : la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA).
Le principe est simple : une « carte Vitale de l’alimentation » permettant à chacun de disposer de 150 € par mois et par personne, financés par des cotisations proportionnelles aux revenus.
La SSA repose sur trois piliers :

  • Universalité : elle s’adresse à tous, riches comme pauvres.

  • Cotisation : chacun contribue selon ses moyens.

  • Conventionnement démocratique : les citoyens décident collectivement quels producteurs et commerces sont partenaires.

Déjà, une cinquantaine d’expérimentations existent en France. À Montpellier, par exemple, 500 familles bénéficient depuis 2021 de 100 € par mois en monnaie locale. Les résultats sont encourageants : l’argent reste sur le territoire, les familles diversifient leur alimentation et ce dispositif devient un levier de lien social.

 

Manger : un acte politique

Pour Boris Tavernier, manger est un acte politique. Trois fois par jour, nous faisons un choix qui engage notre santé, l’environnement et la société. Encore faut-il que chacun ait les moyens d’exercer ce choix librement.

Un épisode inspirant qui montre comment repenser notre système alimentaire peut devenir une clé de justice sociale, de santé publique et de transition écologique.

 


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