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L’Arapaïma (Arapaima gigas) est le plus gros poisson d’eau douce d’Amazonie, pouvant atteindre 4,5m pour 300kg. Sa peau, formée d’une double couche d’écailles, forme une structure unique qui lui permet d’être protégé de son principal prédateur, le Piranha.

Son nom d’origine, Pirarucu, est tiré des langues amérindiennes tupi-guarani, dans lesquelles « pira » signifie « poisson », et « uruku », « rouge ». En effet, les écailles de ce géant aquatique sont bordées de cette couleur.

Selon la légende, Pirarucu était un brave guerrier de la tribu des Uaiás, mais avait le cœur pervers, fier et égoïste. Il aimait critiquer les dieux mais un jour, Tupa, dieu des dieux, décida de le punir. Il convoqua le dieu de la foudre et la déesse des torrents. Quand Pirarucu fut face à la colère des dieux, il l’ignora et s’en moqua, refusant d’implorer leur pardon. Leur colère ne fit que croître, et les éléments devinrent incontrôlables. Frappé par la foudre, le guerrier sombra dans le fleuve. la légende raconte qu’il se transforma en un poisson géant, noir et rouge, qui depuis, parcourt les eaux d’Amazonie, dans l’oubli.

Les autochtones utilisent la langue très dure de l’Arapaïma, comme une râpe, d’ailleurs, il appartient à la famille des Ostéoglossidés, les “langues osseuses”. 

Ses écailles sont cornées et exceptionnellement épaisses (jusqu’à 4 mm), ce qui fait de ce poisson l'un des rares animaux à l’abri des attaques de Piranhas, grâce au gilet “pare-dents” qu’elles constituent.

De plus, l’Arapaïma est un physostome : il vient régulièrement aspirer de l’air à la surface de l’eau. Si les jeunes possèdent des branchies efficaces quelques jours, elles perdent en partie leur fonction chez les adultes. Pour survivre, il utilise sa vessie natatoire qui communique avec son œsophage comme un poumon.

L’Arapaïma a également été introduit en Asie pour la pêche dont il fait l'objet.  Elle est intensive, car sa chair, légèrement sucrée et aux arêtes peu nombreuses, est très recherchée. Victime de la surpêche, l’Arapaïma a frôlé l’extinction dans les années 90.

Face à cette problématique, l’institut Mamiraua a mené un programme scientifique en collaboration avec les communautés locales. Cela a permis de réglementer la pêche de cette espèce, en créant des réserves naturelles et en combattant le braconnage. Ainsi, la population d’Arapaïmas est passée de 2.500 spécimens en 1999 à près de 200.000 en 2020.

Les écailles de l’Arapaïma sont formées d’une couche interne dure mais flexible. L’Université de Chicago mène des études sur cette carapace extraordinaire et ses propriétés, pour tenter de mieux la comprendre et de s’en inspirer.

Retrouvez l'article "Arapaïma, un poisson rouge qui sort du lot !" rédiger par Paul Lavigne sur le site de Baleine sous Gravillon

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