
Après avoir exploré son enfance en Sicile, ses années à Nanterre et la rigueur de l’École de danse de l’Opéra dans le premier épisode, Andrea Sarri revient ici avec un regard plus intérieur, plus apaisé.
Il parle du présent, de la scène, des doutes, et de cette maturité qui s’installe peu à peu chez le danseur qu’il est devenu.
Aujourd’hui, Premier danseur de l’Opéra de Paris, Andrea poursuit un chemin où la technique laisse davantage place à l’interprétation. Il évoque le plaisir de danser les grands rôles classiques, mais aussi son goût grandissant pour le contemporain, où le corps retrouve une liberté nouvelle. Danser du Forsythe, de l’Ekman ou du Pite, c’est pour lui apprendre à respirer autrement, à se réinventer, à trouver la vérité du mouvement.
Au fil de la conversation, Andrea se confie sur ce que représente l’excellence, mais aussi sur la fragilité qu’elle suppose : la peur de ne pas être à la hauteur, la tentation du perfectionnisme, et l’importance de rester fidèle à soi. Il évoque les distinctions reçues — le Prix AROP de la danse, le prix Giovani Talenti Siciliani nel Mondo et le Taobuk Award — non pas comme des aboutissements, mais comme des encouragements à continuer d’apprendre, à garder cette humilité face à l’art.
Il parle aussi du corps, de la fatigue, du travail invisible. De la nécessité de s’écouter, de canaliser son énergie, et de comprendre que la danse n’est pas seulement un art du dépassement, mais aussi un art de la mesure. Andrea évoque cette idée qu’à force de danser, on apprend à moins en faire : à laisser place au silence, à la présence, à l’âme.
À travers ce dialogue, on découvre un artiste en pleine conscience de son parcours : un danseur qui doute, qui cherche, mais qui trouve aussi dans chaque rôle une nouvelle raison de danser. Car chaque personnage, dit-il, le rend un peu meilleur — non seulement comme interprète, mais comme être humain.
Et c’est sans doute ce qui rend cet épisode si lumineux : au-delà des projecteurs et de l’exigence de l’Opéra, on y entend la voix d’un homme qui a choisi de profiter de chaque instant sur scène, de savourer les rôles qui passent, d’habiter le temps présent.
Un échange intime, sincère et inspirant, enregistré à quelques jours de sa représentation le 5 octobre 2025 d’Albrecht dans Giselle à l’Opéra Garnier — un rôle qui symbolise à lui seul la puissance, la fragilité et la grâce de sa danse.
🎧 Les Sens de la Danse est le podcast de Myriam Sellam qui explore le pouvoir infini du mouvement — celui qui libère, transforme et fait renaître.
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