« C’est exactement comme si on t’avait faite », lui ont répété ses parents adoptifs toute leur vie. « Il n'y a aucune différence ».
Dans l’histoire personnelle, intime, d’Isabelle Bapteste, Coréenne adoptée par une famille française blanche, il y a ce mythe fondateur selon lequel la différence peut se gommer, disparaître, à force de volonté. En oubliant tout ce qui s'est passé avant l'adoption. En se persuadant que tout commence au jour de l'adoption.
C'est une façon comme une autre de gérer l’inconfort profond que peut procurer la différence et notamment la différence visible.
Dans notre Histoire républicaine, comme dans le discours des entreprises, on retrouve aussi ce mythe, qui pose plusieurs questions : qu’est-ce qu’on fait, quand l'illusion s’effondre ? Qu’advient-il de nous, si on a cru à la toute-puissance de l'acquis, à l’absence de couleurs, à la méritocratie, à l’égalité des chances ?
Isabelle a donc découvert que non, elle n'est par une Française comme les autres. Renouer avec le reste de son histoire et de son identité ouvre autant de questions douloureuses que de perspectives aussi exaltantes !
Isabelle Bapteste est associée de l'entreprise Belugames, qui a notamment co-créé la Fresque de la diversité, un atelier d'intelligence collective pour se sensibiliser aux mécaniques de discrimination.
Cet épisode a été enregistré en public, une fois de plus en partenariat avec - et dans les locaux de - L'Ascenseur, un collectif d'associations qui œuvrent à une meilleure égalité des chances !
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