🎙️@cauxseineagglo est un territoire de la @regionnormandie qui compte près de 78000 habitants et une cinquante de communes rĂ©unies en EPCI depuis 2007. Son histoire est intimement liĂ©e Ă l’industrie pĂ©trochimique et dĂ©sormais, s’affirme comme un laboratoire de l’industrie de transition avec le dĂ©veloppement de filière de recyclage plastique et hydrogène en accueillant les entreprises internationales Futerro (bioplastique), Eastman (recyclage du plastique), Plastic Energy et Air Liquid (Hydrogène)  sur le site Port-JĂ©rĂ´me 2.Â
Sa prĂ©sidente, @VirginieCarolot-Lutrot dĂ©veloppe une approche très intĂ©grĂ©e de la stratĂ©gie territoriale, oĂą l’industrie est une vĂ©ritable locomotive et les industriels sont des acteurs urbains pleinement engagĂ©s dans l’élaboration du projet de territoire. On est loin d’une industrie « hors-sol » ou d’une industrie Ă effet repoussoir. A Port-JĂ©rĂ´me-sur-Seine, l’industrie est une identitĂ© revendiquĂ©e. Dans cette approche intĂ©grĂ©e, Virginie Carolo-Lutrot prend appui sur le modèle de la ville d’Anvers, en Belgique qui a su rendre les activitĂ©s industrielles interdĂ©pendantes et donner une cohĂ©rence et une efficacitĂ© Ă l’écosystème local.Â
Pour y parvenir, dès sa création, Caux Seine Agglo met en place une stratégie de maîtrise foncière dédiée au développement de l’industrie verte qui repose sur l’acquisition de 90% du site pendant 25 ans. Pour la Présidente, cette trajectoire a permis à la fois de maîtriser l’implantation des activités industrielles, mais aussi d’assurer la cohérence territoriale sur un plan écologique en garantissant par exemple, la préservation des continuités écosystémiques.
Le dĂ©veloppement de l’activitĂ© industrielle est nĂ©cessairement consommatrice de foncier. Dans cette optique, l’objectif ZAN peut apparaitre comme un frein Ă la stratĂ©gie locale et peut ĂŞtre perçu comme contradictoire avec l’objectif national de rĂ©industrialisation. Â
Par exemple, le projet port Jérôme 3, un foncier de 250 ha en continuité de Port-Jérome 2, est actuellement à l’arrêt, alors qu’il répond aux critères des sites industriels « clé en main capables d’accueillir les grandes filières d’industrie verte » et promus par le Gouvernement grâce à un dispositif dédié. La situation de Port-Jérome 3 est donc bloquée, faute de leviers juridiques permettant de concilier les contradictions entre les politiques nationales qui se percutent alors à l’échelle opérationnelle et locale. C’est pourquoi, l’élue propose de créer un outil juridique qui définirait des « périmètres à vocation industrielle d’intérêt général » et aurait pour effet de sortir provisoirement ces zones de la comptabilité ZAN, en les mettant « en attente », sur une temporalité de 10 ans environ, de manière à se laisser le temps de construire les trajectoires industrielles nationales. « Passé ce délai dérogatoire, la zone basculerait automatiquement en zone en agricole »
 Ainsi, rejoignant la critique faite par @EricCharmes qui considère qu’« avec le ZAN, l’État promeut un urbanisme de tableur Excel », Virginie Carolo-Lutrot fait part de ses doutes : «le sujet de l’artificialisation des sols est difficile. Dans les villages, moins de foncier signifie fermeture d’école. Il faut pouvoir répondre à l’équilibre des territoires. Je n’ai jamais pensé qu’un tableur Excel pouvait réguler la planification du territoire. A la place du ZAN, on aurait pu mettre en place une convention de sobriété foncière. »
C’est finalement un nouveau contrat de gouvernance placĂ© sous le sceau de la souplesse et de la nĂ©gociation entre l’Etat et les territoires qui est revendiquĂ©e par l’élue « :  nous on demande de faire du Bottom up, de faire du terrain. Et surtout de pouvoir nĂ©gocier avec les services de l’État pour enfin rendre des comptes. Il faut faire du sur-mesure tout en garantissant un devoir de responsabilitĂ© par rapport au tout. ». Des pistes pour donner un nouveau souffle Ă la territorialisation ?Â
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