
Disons le mot: à nos yeux, c'est l'exposition de l'année. Pour l'une de ses dernières grandes manifestations avant une longue fermeture pour travaux, le Centre Pompidou, à Paris, propose jusqu'à fin juin une cartographie foisonnante sur la présence des artistes noirs à Paris des années 1950 à 2000. Ils sont 150 au total venus d'Afrique, des Caraïbes et d'Amérique du Nord... 150 peintres, sculpteurs, plasticiens ou photographes parfois méconnus pour lesquels la capitale a été à la fois un lieu de passage, mais aussi un lieu d'ancrage. L'exposition est intitulée "Paris Noir: circulations artistiques et luttes anti-coloniales", et un Caviar & Champagne ne sera pas de trop, justement, pour "circuler" dans cet univers souvent adossé au jazz et qui a donné lieu à des dialogues fructueux entre culture panafricaine et courants artistiques européens.
Autant d'enjeux artistiques, mémoriels, mais aussi politiques que nous allons décrypter avec nos invités, à commencer par Alicia Knock, qui est l'une des commissaires de cette exposition. Elle en a aussi été à l'origine en tant que cheffe du service de la création contemporaine et prospective au Centre Pompidou.
Egalement avec nous, la journaliste et productrice de radio Bintou Simporé, qui a longtemps officié à radio Nova et sillonné le Paris noir depuis les années 1980. Elle a également co-organisé en 1985 le festival "Racines noires " tout en participant à de nombreux guides au sein d'Actuel et de Nova, avec toujours une attention particulière aux musiciens et créateurs issus du continent africain et de "l"Atlantique noire ", cet espace spécifique au carrefour de l'esclavage, de la colonisation et des migrations.
En écho à cette exposition, le centre Pompidou va également consacrer du 3 au 7 avril une rétrospective à une pionnière du cinéma panafricain, la réalisatrice Sarah Maldoror (1929-2020), dont l'un des plus grands films, Sambizanga, a été restauré par la fondation de Martin Scorsese avant d'être édité ces jours-ci en Blu-Ray par Carlotta Films avec d'autres films de Sarah Maldoror. Nous aurons le grand plaisir de recevoir à ce propos sa fille, la programmatrice Annouchka de Andrade, qui a à son actif trente ans d'expérience dans la coopération culturelle internationale, notamment à la direction du Festival International du Film d’Amiens.
Avec nous, enfin, un musicien en "circulation" permanente, pour reprendre un concept au cœur de l'exposition "Paris Noir". De la Martinique à Paris et d'un répertoire à l'autre, le pianiste Mario Canonge n'a pas fini de nous surprendre. Avant de le retrouver le 16 mai en duo avec Alain Jean-Marie dans un album live intituléCon Alma, Mario Canonge sera à nouveau sur la scène parisienne du Baiser Salé ce mercredi 26 mars avec son complice contrebassiste Michel Zenino.
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