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Le travail enseignant ne peut plus se penser comme une activité solitaire. Si la dimension collective est bien présente dans les référentiels de l’éducation et si la mise en œuvre de collectifs a progressé en France, la coopération y est encore peu répandue en comparaison des autres pays de l’OCDE

. Quelles voies alors pour faire émerger des collectifs et les accompagner dans la durée ? 

Le collectif puise ses références dans le monde du travail et dans la réalité du métier et de ses acteurs. Il prend sa source dans la pédagogie de groupe au début du XXe siècle et dans les théories constructivistes de Lev Vygotski. C’est en se penchant sur la difficulté scolaire en 1981 lors de la création des zones d’éducation prioritaire que des collectifs d’enseignants s’organisent pour apporter des réponses concrètes à ce nouveau contexte. 

La dimension collective fait aujourd’hui partie des compétences des enseignants listées dans le référentiel de compétences des métiers du professorat et de l’éducation de 2013. La capacité à coopérer est une compétence-clé pour l’adaptation à l’environnement professionnel. Ces compétences et ces savoir-faire sont répertoriés sur la fiche métier enseignant en ligne sur le portail de la fonction publique. Favoriser le travail collectif de l’équipe éducative constitue enfin l’une des six priorités du référentiel de l’éducation prioritaire. L’importance du collectif est réaffirmée en 2013 par la mise en place du cycle 3 qui implique un travail collectif pour assurer une continuité dans les apprentissages. La multiplication plus récente des professeurs référents ou coordonnateurs, les évaluations nationales, les mesures telles que "Devoirs faits" ou l’école inclusive ont inscrit durablement cette dimension collective dans le paysage scolaire. 

Le collectif percute l’identité professionnelle des enseignants, car il demande de participer collectivement à la redéfinition de ses savoirs et de ses compétences. Tandis qu’en Angleterre, l’imaginaire éducatif s’est sédimenté autour de l’idée de communautés éducatives, il s’est construit en France sur l’autonomie pédagogique et la centration sur le travail en classe. 

Durant cette émission, les invités ont tenté de construire les réponses aux questions suivantes :  

  • Quelles sont les conditions favorables pour inscrire un collectif dans la durée ? 
  • Comment construire et installer une culture du collectif dans le système scolaire ? 
  • Comment formaliser les compétences collectives acquises et les valoriser ? 

Intervenants : 

  •  Sophie Tardy, IGÉSR   
  • Philippe Culem, directeur d’école REP+, académie d’Amiens   
  • Éric Brunelle, professeur titulaire au département de management et directeur du pôle sports, HEC Montréal   
  • Jillian Erin-Agot, proviseure adjointe au lycée Raspail - Paris   
  • Bénédicte Imbach, IA-IPR EVS - académie de Versailles 

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