Radio Fréquence Monde

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Faire  le choix de ce que l‘on écoute, là où tous les autres choix semblent  échapper, c‘est déjà cela : une exposition sonore racontant en musique  l‘intimité de la migration. Branchez-vous sur les playlists du monde !

« Le long des routes de l’exil, marquées par les camps et les  « jungles », mais aussi dans les interstices urbains, les quartiers  populaires, circulent des formes musicales, embarquées dans les  téléphones, dans les corps même des migrant.e.s, dans les instruments.  Ces circulations invisibles,  déconnectées en partie de celles organisées par les industries  musicales, mais qui utilisent les infrastructures des réseaux sociaux  numériques, ne sont pas globales. Au contraire elles dessinent des  routes et des cultures voyageuses singulières et elles font des  territoires circulatoires de l’exil des zones sensibles distinctes des  localités qui les abritent. Distinctes, mais partageables, distinctes  mais poreuses malgré les murs, les périph, et les politiques de  séparation et de mises à l’écart qui tendent à isoler les exilé.e.s et  les migrante.s, à ne les considérer que sous l’angle humanitaire ou  juridique. La musique est l’une des pratiques par lesquelles ces  territoires circulatoires peuvent produire des formes de cosmopolitisme  en pratique. Nos médias ont changé, ils se sont transnationalisés, des  plateformes comme You Tube donnent accès, ici et la-bas aussi bien à  Kenji Girac, Barbara, ou Oum Kalthoum et Moein. Nous avons voulu faire  entendre le divers de ces circulations musicales à partir des pratiques  contemporaines d’écoute et de création.

Nous avons construit, avec des personnes migrantes et exilées, avec  des personnes vivant dans des quartiers populaires marqués par  l’immigration, lors de session de travail sur le camp de la linière à  Grande Synthe, ou dans la métropole lilloise en partenariat avec la  CIMADE et le GrDr, des playlits, des sélections de morceaux à partager  qui disent l’exil, l’engagement et permettent de comprendre comment la  musique participe des subjectivités migrantes contemporaines. Pour  compléter ce travail nous avons également pioché dans les archives de  Radio Tropi Calais, une initiative du Channel, scène nationale de  Calais, qui a réalisé un magnifique travail sonore avec de jeunes  exilés. En parallèle nous avons travaillé à une sélection de mix créés  pour les Siestes Electroniques à Paris au musée du Quai Branly à partir  de la discothèque du musée. Cette exposition fait une large part aux  femmes. Ce n’est pas un hasard. Ceux qui partagent leurs goûts sur les  ondes des radios ou dans la presse spécialisée, lors des soirées  branchées, en composant la programmation des salles de concerts sont, à  quelques exceptions près, des hommes. Alors ici pour une fois, nous  avons choisi de laisser des femmes guider nos oreilles. »

Emilie DALAGE
Enseignante-Chercheuse en Sciences de la communication
Université de Lille-laboratoire GERIICO, membre du programme les Non Lieux de l’Exil. Présidente d’Attacafa
Extrait de Décamper – ouvrage collectif – éditions La Découverte


C’est en 2015 que tout commence, au camp de la Linière de Grande Synthe..◄

Aujourd’hui, la situation est toujours indigne pour les personnes de passage. Afin de poursuivre leurs distributions de matériels et leurs activités pour les femmes et enfants, le « Women Center » a mis en place une campagne de collecte.

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