Journaliste et écrivain franco-libanais né en 1983, Nabil Wakim compte parmi les journalistes marquants qui abordent rigoureusement et frontalement les questions énergie / climat. Reporter puis rédacteur au Monde depuis plus de vingt ans, animateur du podcast Chaleur Humaine, il a couvert tour à tour la politique, les médias, les questions de société, avant de devenir l’un des principaux relais du débat climatique en France.
Engagé pour la diversité, critique des élites et du système médiatique, défenseur de la liberté d’expression et d’une laïcité inclusive, Nabil Wakim s’est imposé comme une figure singulière : à la fois journaliste, mais aussi véritable analyste. Il conserve néanmoins les pieds sur terre et utilise son regard en tant que citoyen concerné par l’effondrement écologique et social en cours et à venir.
Dans cet épisode, il revient sur son parcours, ses prises de conscience, et sa manière de concevoir le rôle du journalisme au temps des limites planétaires.
Nous explorons avec lui les tensions entre alerter sans céder au catastrophisme, rendre lisible la complexité sans simplisme, raconter l’effondrement sans sensationnalisme.
« Le rôle d’un journaliste, ce n’est pas de rassurer, c’est de rendre le réel intelligible.[...]
Informer, ce n’est pas désespérer les gens, c’est leur donner les moyens de décider lucidement. »
Un échange franc, parfois inconfortable, qui interroge :
– les résistances et les biais des médias face à la crise climatique,
– les impasses du système énergétique et de notre dépendance au pétrole,
– la multiplication des "instrumentalisations" de l'écologie dans le débat politique,
– et plus largement, la place des récits collectifs dans un monde fragmenté par la défiance (politique et scientifique).
Et c’est peut-être là que se joue l’espace du journalisme : entre le constat brut et la manière dont il est raconté, en temps réel ; tout comme l'Histoire qui devra s'en saisir et arbitrer "le bon récit".
« Nous allons devoir apprendre à raconter l’effondrement sans tomber dans le sensationnalisme. »
Un épisode lucide, poignant, nécessaire et qui éclaire à la fois la crise climatique, la crise démocratique et la crise des récits.
Intervieweur : David Tixier.
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